… Il est l’inéluctable mouvement du capital qui vampirise la vie !
« Les classes moyennes, petits industriels, petits commerçants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie pour sauver leur existence de classes moyennes du déclin qui les menace. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices ; bien plus, elles sont réactionnaires : elles cherchent à faire tourner à l’envers la roue de l’histoire. Si elles sont révolutionnaires, c’est en considération de leur passage imminent au prolétariat : elles défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs intérêts actuels ; elles abandonnent leur propre point de vue pour se placer sur celui du prolétariat. »
Karl Marx, Manifeste communiste, 1848
2019, rien de nouveau… Le fétichisme de la marchandise développe et finalise l’intensification de sa domination partout où la possibilité de la lutte de classe radicale refuse de s’éteindre, et donc avant tout dans l’Europe de la longue tradition insurrectionnelle contre l’État et contre l’argent, où ce qui refuse de mourir définitivement risquerait en plus de vouloir vivre pleinement… Les pantins du gouvernement du spectacle mondial ne sont pour rien dans son développement, si ce n’est qu’ils ratifient les traités adéquats à sa forme dernière : le marché mondial du tout-marchandise dont les fonctionnaires étatiques ne sont que l’incarnation servile. Toutes les formes antérieures et traditionnelles de production locale doivent être sacrifiées sur l’autel du marché mondial pour mettre en concurrence les esclaves de tous horizons et ainsi niveler le coût de leur force de travail. CETA, MERCOSUR et autres impostures marchandes ne sont que les notifications du résultat du long travail historique de la valeur d’échange qui avance sans retour en arrière possible. La mort de l’agriculture française est programmée et même les chiens de garde syndicaux de la FNSEA prennent position pour protéger la grande industrie agricole, complice de la destruction programmée de l’agriculture traditionnelle.
Toute l’histoire écrite jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes. Par l’écriture religieuse puis étatique, le Capital codifie le devenir de son monde dans le mensonge des prisons du paradis religieux, adéquates aux paysans d’hier, puis dans le mensonge des prisons de la consommation des paradis artificiels, adéquates aux prolétaires d’aujourd’hui. Mais entre le paysan et le prolétaire, le premier avait encore quelque-chose à perdre: l’illusion de maîtriser sa terre… Aujourd’hui, le Capital a liquidé la paysannerie et ne laisse même plus à l’agriculteur salarié le loisir de ses vieux fantasmes de propriétaire foncier. Il fait dorénavant partie intégrante de la masse des prolétaires contraints à la prostitution salariale, et n’a comme eux plus rien d’autre a perdre que ses chaînes.. Dans sa lutte historique, le prolétariat a écrit et théorisé de son sang indélébile la réalité vécue des expériences révolutionnaires. Et du fond de l’histoire, ressurgit peu à peu la lutte pour l’abolition de sa condition d’esclave et donc pour la suppression de toutes les classes. Tout a donc pu être dit et anticipé : la lutte des classes est le moteur de l’histoire; toutes les combinaisons de rééquilibrage et de modernisation de cette vie fausse renforcent les contradictions du Capital et la vraie vie qui se répand est pour lui un poison mortel !
Le capital a condamné à mort les paysans… Contre tous les barbelés du marché mondial ou local qui voudrait nous faire croire qu’une production humaine est possible en lui ; vive l’insurrection de la Vie ! A bas tous les partis, à bas tous les syndicats: auto-organisation révolutionnaire du prolétariat pour la destruction de l’échange, du salariat et de l’état et pour la COMMUNAUTÉ HUMAINE UNIVERSELLE… dans un MONDE enfin débarrassé de L’ARGENT !