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La critique… aboutit donc à l’impératif catégorique de supprimer toutes les conditions sociales qui dégradent, asservissent, ignorent et méprisent l’homme…
Marx, Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel
On ne peut comprendre 1984 si l’on ignore notamment les appendices d’Hommage à la Catalogne rédigés par Orwell lorsqu’après l’écrasement du soulèvement prolétarien de Barcelone en mai 37, les prolétaires radicalisés de la base du POUM et de la CNT furent pourchassés, emprisonnés et assassinés par les polices politiques du Front populaire cautionnées par les ministres anarchistes, en cette heure sombre de répugnante fausseté spectacliste où tout milicien révolutionnaire était accusé de fascisme par l’ensemble des idéologues de la bobardisation anti-fasciste. Ainsi, si 1984 décrit parfaitement la réalité totalitaire du spectacle de la marchandise contemporaine, universellement réalisé dans la propagande permanente de la démocratie de l’histoire falsifiée, c’est parce que le laboratoire de recherche du grand trucage espagnol – alors si bien dé-voilé par le milicien de base Orwell – s’est désormais fait monde de l’absolue liberté despotique du fétichisme de la marchandise. En Espagne à l’automne 1937, les nombreuses prisons républicaines, tant clandestines qu’officielles, sont remplies d’ouvriers et de paysans révolutionnaires qualifiés de franquistes par les autorités officielles de la mystification républicaine. Mais les faits sont terriblement têtus… L’émotion de la vraie vie crie toujours la vie de la vérité intensément plus fort que l’industrie moderne de la domination… Ainsi, quels ne furent pas la surprise et l’émoi des membres de la commission d’enquête pluri-nationale qui visitait, à la fin de l’année 1937, les prisons de Barcelone lorsque parvenus au Cárcel modelo, ils y purent entendre plusieurs centaines de détenus qui, s’étant alors levés de leurs pouilleuses paillasses, se mirent à entonner avec puissance de fierté et bravoure l’Internationale afin de rappeler que le camp démocratique du progressisme de l’asservissement était bien celui des progressions sanguinaires les plus méprisables de la machination capitaliste…
Terreur démocratico-staliniste du Capital en-deçà des Pyrénées, Terreur capitaliste du stalino-démocratisme au-delà…
Les répugnants flics stalinistes de la démocratie capitaliste de Barcelone firent évidemment de nombreux émules et à Paris comme dans toute la France, cela fit merveille sanglante pour massivement lyncher du collabo réel ou supposé, flinguer du prisonnier allemand, tondre du cheveu féminin sans oublier évidemment de supprimer tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un communiste véritable ou à un exilé espagnol récalcitrant.
“On a commis une faute”, estime Edmond Réveil, 79 ans après l’exécution de 47 soldats allemands à Meymac
C’est un témoignage qui va faire du bruit en Corrèze. Edmond Réveil, un ancien résistant, confirme au journal La Montagne que les 47 soldats allemands portés disparus en juin 1944 à Tulle, ainsi qu’une femme française, ont été capturés puis exécutés et enterrés en forêt, dans la commune de Meymac.
Peu de personnes le savaient à Meymac en Corrèze, mais 47 soldats allemands et une femme française ont été enterrés dans une forêt de la commune, en 1944. Capturés par la Résistance les 7 et 8 juin 1944, ils ont été exécutés le 12 juin. C’est Edmond Réveil, 98 ans et ancien résistant, membre des Francs-Tireurs et Partisans (FTP) qui le confirme à nos confrères de La Montagne. Selon lui, la Résistance avait capturé au total 55 soldats allemands et membres de la Gestapo lors de l’attaque de Tulle, une partie d’entre eux avaient été confiés à un autre groupe de résistants, ce sont donc 47 soldats et une femme qui ont été emmenés puis tués à Meymac.
L’actuel maire de la commune, Philippe Brugère, a enregistré le témoignage du résistant il y a trois ans, et permet aujourd’hui sa diffusion, maintenant que la préfecture de Corrèze a validé une campagne d’exhumation des 48 corps qui aura lieu dans les prochains mois. Un enregistrement auquel franceinfo a eu accès, “nous, on ne voulait pas les tuer”, raconte Edmond Réveil dans ce témoignage. “Mais on ne pouvait pas les garder, il fallait trouver une solution”. “On a commis une faute”, estime-t-il, 79 ans après les faits. Lui a décidé de ne pas tirer sur ces soldats allemands, mais assure que les tireurs étaient “volontaires”. Il aimerait aujourd’hui que les descendants de ces Allemands et d’une Française, elle aussi exécutée car proche de la Gestapo, puissent connaître la fin de leurs ancêtres.
Pour Philippe Brugère, le maire de Meymac, qui a recueilli ce témoignage, “c’est forcément une onde de choc historique”. D’ailleurs, poursuit-il, “c’est pour ça que pendant toutes ces années il y a eu une chape de plomb qui a été mise sur cette exécution“. À ce titre, Philippe Brugère précise que les résistants “avaient reçu l’ordre à l’époque de ne pas en parler”. Edmond Réveil le confirme dans son témoignage à France Bleu Limousin, “il fallait que cela reste secret, on avait fait une faute, fusillé des prisonniers cela ne se fait pas.”
Il l’évoque une première fois en 2019
La trace de ce charnier a été retrouvée grâce au témoignage qu’a livré une première fois Edmond Réveil en 2019, lors d’une réunion d’anciens combattants. “On a versé de la chaux sur les corps et on n’en n’a plus jamais parlé”, précisait alors le vieil homme. Des fouilles ont donc débuté dans la commune en mai 2023 pour retrouver les restes de ces 48 corps, sous la direction de l’Office national des anciens combattants (Onac), qui recherche une fosse commune dans les bois. “En termes de dates, je ne peux pas communiquer puisque nous devons préserver le site pour le moment”, affirme ce mercredi sur France Bleu Limousin Xavier Kompa, directeur de l’Onac en Corrèze. “On va essayer de faire des travaux de recherches le plus rapidement possible” insiste-t-il, “la France est obligée de restituer ces corps, au nom de la convention de Genève et d’un accord franco-allemand de 1966 toujours en vigueur”.
Dans le plus grand secret, des recherches avaient permis une première exhumation de 11 corps en 1967 à Meymac dans un bosquet et deux fosses communes. L’information est confirmée par l’Onac de la Corrèze mais “sur les registres municipaux, il n’y a aucune trace” de l’exhumation des soldats allemands, précise le maire de Meymac, Philippe Brugère.
“Notre tâche la plus importante c’est de mettre au jour l’identité des morts“
“Notre tâche la plus importante c’est de mettre au jour l’identité des morts”, a réagi ce jeudi sur France Info Diane Tempel-Bornett, porte-parole Volksbund, l’association fédérale des anciens combattants allemands, après le témoignage d’Edmond Réveil. “Nous voulons aussi pouvoir informer les familles. Et c’est là que nous rencontrons ce témoin de 98 ans qui, après presque 80 ans, a soulagé sa conscience”, poursuit-elle. “Je trouve cela noble de sa part, indépendamment de tout le reste, qu’il dise maintenant qu’il veut informer les proches de ces personnes, ceux qui peuvent enfin savoir ce qui s’est passé”, a ajouté Diane Tempel-Bornett.
Meymac, un lieu magiquement répugnant parmi tant d’autres…
… mais qui nous mène d’emblée au Livre premier, section I de Das Kapital, sur le terrain mondial des hiéroglyphes secrets de la valeur d’échange et de ses prohibitions spectaclistes… Ainsi, des curieuses obscurités de Tulle aux bizarres brouillards d’Oradour et, de là, aux fictions de la massive épuration frénétique tous azimuts des années 1944-45, le récit officiel imposé qui conduit dialectiquement en tous endroits à l’histoire capitalistique du masquer, du déguiser, du travestir et du tricher qui prolonge et accomplit toute la monstruosité des nécessités de la domination de classe adéquate au développement moderniste de la valeur d’échange exprime superbement le cercle vicieux du Faux autocratique omni-présent…
La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force. C’est ce triptyque dialectique qui régit l’intégralité déterministe du monde de la démocratie concentrationnaire du travail de l’exploitation en organisant toutes les modalités de construction de sa phraséologie…
Ce qui mène évidemment – sur le temps long – au défigurement systématisé du devenir médiéval et notamment des croisades paysannes communeuses et à la Reconquista des paroisses communautaires insurgées, aux étranges calligraphies des tueries cromwelliennes de la colonisation irlandaise, des traites interafricaine et arabo-musulmane, de l’éradication yankiste de toutes les populations amérindiennes, des bombardements de Dresde et de Hambourg, des innombrables cortèges de femmes allemandes violentées, du massacre de Melouza en passant par les carnages américains des Philippines, le naufrage du Lusitania, les étrangetés de Pearl Harbor et du 11 Septembre, les excentricités du 7 octobre, les couveuses fantasmagoriques du Koweït sans oublier la légende des mains coupées de Belgique et les Maroquinades de 1944, le populicide vendéen, les dizaines de milliers de victimes communardes de la Semaine sanglante, les villages vietnamiens et palestiniens rayés de la carte, les suppliciés du MNA par la flicaille FLNiste, l’éradication des serbes de Krajina… et les milliards d’humains socialement happés par la monstruosité de toutes les cancérogenèses de la capitalisation…
…
Dans ce triste monde obscène du fétichisme de la marchandise despotique qui interdit toute recherche à l’honnêteté du véridique réfléchir spontané et qui rédige toujours l’histoire à l’envers, la tyrannie de la conscience fausse ne peut s’établir qu’en excommuniant toute trace de conscience vraie… Là, en tous ces endroits où la vérité officielle des mythologies dominantes du Capital défend que l’on puisse ouvrir un authentique débat – sans totem ni tabou – sur le mode de production spécifique des événements précis dès lors que celui-ci contredit les dissertations du Ministère de la vérité politique de l’aliénation… Cependant, le mouvement réel de l’histoire nous a bien appris que, depuis le premier charnier impérialiste de 1914, il y avait – du Massacre de Katyń à la fiole de Colin Powell en passant évidemment par le fameux central téléphonique de Barcelone en mai 37 – un abîme profond entre la réalité des choses et les phraséologies officielles de la religion des mensonges étatiques… C’est pourquoi, Re-disons-le fermement et sans cesse ; le milicien de base du POUM, George Orwell, face aux falsifications démocratico-stalinistes du Front populaire relayées par les larbins du ministérialisme libertaire, eut le courage et l’intelligence d’écrire l’indépassable complétude de 1984 en parachèvement logique d’Hommage à la Catalogne… La démocratie totalitaire de la valeur d’échange entend avoir une mainmise complète sur le spectacle des archives et des mémoires lisibles et fait donc constamment commandement d’accepter ses dogmes historiographiques en maquillant, mutilant, effaçant et remaniant sans cesse le cours des circonstances. De la sorte, l’histoire légitimée par le gouvernement du spectacle mondial se voit d’emblée positionnée comme la minable chronologie des écritures de justification du spectaclisme gouvernementaliste et elle est là auto-rédigée par l’immanence pathologique de la valeur d’échange, en fonction de la fluctuation des intérêts du mouvement idéologique général de l’accumulation du Capital et, par conséquent, elle en épouse simplement et parfaitement le corps de doctrine mystificateur.
Sur tous les sujets d’histoire, et en écho aux luttes de classes radicales de la Vieille Taupe communiste contre l’argent et tous les États, le groupe Marx-Engels, au carrefour méthodologique de l’Idéologie allemande et de la Critique de la philosophie du droit de Hegel, sublimement éclairé par la récusation de toute censure telle que produite en 1842, nous a transmis quelques principes simples, clairs et évidents :
Toute vérité officielle est par essence et tout le temps un mensonge étatique de l’usine globale du Capital…
En perspicace controverse d’histoire, il doit être interdit d’interdire car l’interdit est ici toujours l’expression du spectacle du falsifiant et du contrefait spectaculaire en tous domaines…
Un témoignage n’est véridique que lorsqu’il est vérifié concrètement dans le débat contradictoire illimité des réalités, des rencontres d’archives et des confrontations plurielles du rapport social de ce qui fait l’émergence de sa matérialité hic et nunc…
…
La censure, de quelque nature qu’elle soit, désigne constamment l’impuissance du pouvoir étatique du mensonge capitalistique – en son inaptitude endémique confirmée – à faire réponse à l’intelligence interrogative du logos radical…
L’apologie maladive de la violence qui en résulte est toujours l’expression de la domination aliénatoire qui avoue là que tout gang du Capital n’existe qu’alimenté par l’incapacité humaine à vivre la passion des joies génériques…
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… la critique de la religion est la condition première de toute critique…
Marx, Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843
Ainsi, la mémoire maximaliste se souvient bien de :
Pietro Tresso, l’un des fondateurs avec Amadeo Bordiga du courant communiste d’Italie et de plusieurs de ses camarades militants communistes oppositionnels dont Jean Reboul alors âgé de 24 ans, assassinés en octobre 1943 par les stalinistes d’un maquis FTP en Haute-Loire.
Quatre prolétaires anonymes de la CNT exécutés par un commando staliniste, début avril 1944, à Neuvic en Corrèze.
La famille Soler, six adultes et deux enfants, ciblée comme liée à la CNT de Barcelone, exécutée sur la route de Foix menant à Saint-Girons en Ariège, par un commando staliniste à la fin mai 1944…
Mathieu Bucholz, jeune militant communiste oppositionnel de 22 ans, enlevé à Paris le 11 septembre 1944 puis assassiné par un commando staliniste. Son corps étant retrouvé dans la Seine à Colombes, le 20 septembre.
Joan Farré Gassó, cheminot dans la région de Lérida, l’un des fondateurs du POUM, arrêté à la suite des événements de mai 37 à Barcelone puis exilé en France, assassiné par les stalinistes en septembre 1944 à Montauban.
Miguel Gonzalez Espada, bûcheron dans l’Aude, membre de la CNT, ancien de la colonne Durruti ainsi que son camarade Victorino Rodriguez Bonilla et deux autres prolétaires espagnols, exécutés d’une balle dans la tête par les stalinistes en novembre 1944 près de Montfort-sur-Boulzane.
… et de tant d’autres et de tant d’autres anonymes martyrisés, dans toute l’Europe des charniers résistancialistes de l’essor du spectacle marchand…
Le 24 août 1944, le journal des commissaires politiques stalinistes du Parti Capitaliste Français publiait cette serpillière tchékiste :
Dans le même temps, les prolétaires combattants de l’émancipation communiste, avaient, eux, pour bannière d’identification un tout autre mot d’ordre :
… Et leur message d’intervention était, lui, depuis longtemps, d’une tout autre destination…
Les bombardements anglo-américano-russes et le prolétariat…
Depuis quelques semaines les bombardiers anglo-américains reviennent jour et nuit pour semer la mort dans les populations prolétariennes en France. Après les massacres aériens de Hambourg, Berlin, Milan, etc., c’est au tour de Paris et des autres villes de France. C’est la guerre IMPÉRIALISTE qui s’étend de nouveau en France. Les bombardements annoncent le “DÉBARQUEMENT”, c’est-à-dire, les batailles impérialistes en France, le massacre, la famine et les épidémies pour les populations ouvrières !
En même temps l’aviation RUSSE massacre les populations ouvrières de l’Est et les troupes du GPU (NKWD) qui suivent ou précèdent l’armée régulière, achèvent ce qui reste.
Voilà ce que signifient les BOMBARDEMENTS et les “DÉBARQUEMENTS” pour les prolétaires du continent. Les ouvriers s’en rendent de plus en plus compte, les illusions gaullistes se dissipent et les illusions pro-russe se dissiperont également, plus tôt ou plus tard…
Nous savons déjà l’attitude des ouvriers anglais en face de l’effort de guerre de leur bourgeoisie impérialiste. Par des grèves de plus en plus massives, ils manifestent leur volonté d’en finir avec la guerre des capitalistes, des généraux, des dictateurs, des archevêques, des ambassadeurs et des bonzes réformistes, et déclencher la bataille internationale contre cette racaille.
Toute la presse clandestine parle très peu de la lutte de classes en Angleterre, et beaucoup de l’avance de l’armée RUSSE, qui depuis longtemps a cessé d’être “rouge” ! Aussi on parle très peu du MASSACRE de l’aviation stalinienne parmi les OUVRIERS de Helsinki… pour “soutenir” les négociations de “paix”. PARTOUT les maîtres, les exploiteurs et dictateurs font la guerre au prolétariat ; PARTOUT les ouvriers doivent faire la guerre à leurs maîtres et ne doivent compter que sur leurs propres forces !
Fraternisation Prolétarienne – Juin-Juillet 1944
Contre tous les partis politiques du Capital, le groupe “Fraternisation prolétarienne” était né durant la guerre en s’affirmant pour « la fraternisation prolétarienne et révolutionnaire sur tous les fronts et dans tous les pays ».
Le groupe était « sorti de l’ancienne opposition communiste-révolutionnaire contre la bureaucratie trotskiste d’avant-guerre »…
« … contre le courant américano et russophile », le groupe entendait dire « toute la vérité sur l’exploitation, l’oppression et la contre-révolution triomphante en Russie ».
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Pas de révolution communiste sans destruction de la marchandise, du salariat et de l’État… Cette certitude dialectique constamment rappelée depuis les fulgurantes Barricades de Barcelone 37, par tous les groupes maximalistes de l’intransigeance communarde, notamment contre le ministérialisme CNTiste cautionnant le massacre du prolétariat révolutionnaire par toutes les mafias démocratico-stalinistes de l’imposture antifasciste ; pire produit du fascisme, est décisive. Elle vient clairement tracer la ligne de démarcation qui, au cœur du second charnier de la crise mondiale de la baisse du taux de profit, a vu – d’un côté – toutes les cliques gouvernementalistes du spectacle capitaliste enrégimenter les grandes masses domestiquées dans les camps impérialistes du fascisme et de l’anti-fascisme et – de l’autre – les très rares groupes de la tradition communiste intégrale maintenue qui surent ne point abdiquer en rappelant vaille que vaille que tout État est bien pourriture de la merde de l’économie politique…
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Texte affiché sur les murs de Paris à la mi-août 1944…
Vive la fraternisation de tous les exploités !
À bas la guerre impérialiste !
Vive la révolution communiste mondiale !
Les troupes anglo-américaines viennent remplacer le gendarme allemand dans l’œuvre de répression de la classe ouvrière et de sa réintégration dans la guerre impérialiste.
La Résistance vous pousse à l’insurrection, mais sous sa direction et pour des buts capitalistes.
Le Parti communiste abandonnant la cause du prolétariat a sombré dans le patriotisme funeste à la classe ouvrière.
– Ne répondez pas à l’insurrection qui se fera avec votre sang pour le plus grand bien du capitalisme international.
– Agissez en tant que prolétaires et non en tant que Français revanchards.
– Refusez d’être réintégrés dans la guerre impérialiste.
OUVRIERS !
– Organisez vos comités d’action et, quand les conditions le permettront, vous suivrez l’exemple des ouvriers italiens.
Plus que jamais votre arme demeure la lutte de classe sans considération de frontières et de nations.
Plus que jamais votre place n’est à côté ni du fascisme, ni de la démocratie bourgeoise.
Plus que jamais les capitalismes anglo-américain, russe et allemand sont les exploiteurs de la classe ouvrière.
La grève qui s’est déclenchée a été provoquée par la bourgeoisie et pour ses intérêts.
Demain pour lutter contre le chômage qu’elle ne peut résoudre, vous serez mobilisés et envoyés sur le front impérialiste.
Le capitalisme international ne peut plus vivre que dans la guerre.
Les armées anglo-américaines vous le feront comprendre comme vous l’a fait sentir l’armée allemande !
Vous ne sortirez de la guerre impérialiste que par la guerre civile !
Prolétariat contre capitalisme !
Gauche communiste française
Constitué durant l’année 1942, le Groupe révolutionnaire prolétarien (GRP) rassemblait sur Paris des militants non-dogmatiques venus de différentes tendances ; ex-trotskystes, conseillistes ou anarchistes, majoritairement germanophones, réunis en dénonciation de la nature impérialiste de la guerre et du mensonge capitaliste d’État moscovite. Le groupe, clandestin, communiste radical et donc internationaliste intransigeant, récusant à la fois les impostures démocratiques, fascistes, antifascistes et stalininistes, se réclamait d’un troisième camp exclusivement prolétarien et visait donc à l’établissement du pouvoir international des conseils ouvriers. Comme première mesure immédiate, il prônait la désertion révolutionnaire à l’encontre de toutes les fractions étatiques du Capital et la fraternisation subversive des soldats et des ouvriers de toutes les terres.
Le Réveil Prolétarien – Octobre 1944
Que sont, que veulent les communistes internationalistes ?
L’UNION COMMUNISTE INTERNATIONALISTE s’est constituée en pleine guerre impérialiste, en hiver 1942. Bien qu’issus de groupements politiques différents, ses membres avaient tous appartenu à ce courant oppositionnel qui, bien avant 1939, affirmait son irréductible opposition à la guerre impérialiste et clamait la vérité sur la Russie stalinienne.
L’U.C.I. a démontré que cette guerre, comme celle de 1914-1918, était une guerre impérialiste, provoquée par les contradictions du régime capitaliste. Elle a dénoncé les mensonges des gouvernements capitalistes “démocratiques” et “fascistes” et de la classe bureaucratique russe, qui, dans cette guerre, ne cherchent qu’à augmenter leurs profits et assurer leur domination sur le prolétariat.
L’U.C.I. a appelé les travailleurs de tous les pays à mettre fin au massacre par la FRATERNISATION des ouvriers en uniforme, par le sabotage de la production de guerre, par la défaite de leur propre bourgeoisie et l’instauration de la dictature du prolétariat.
L’U.C.I. a dénoncé l’exploitation infâme subie par les travailleurs russes, la dictature de la bureaucratie stalinienne appuyée sur le GEPEOU. L’U.C.I. a stigmatisé le rôle contre-révolutionnaire de l’U.R.S.S. en Chine (1927), en Espagne (1936-37), en Italie (1943).
L’U.C.I. démasque particulièrement le rôle des partis traîtres “socialistes” et staliniens qui se sont faits les meilleurs agents de la bourgeoisie en cette guerre. Elle dénonce également le rôle des organisations centristes qui se sont effondrées dans l’oubli ou le social-patriotisme (PSOP, anarchistes) ou qui, à l’heure actuelle, comme les trotskistes se font les auxiliaires du stalinisme et entretiennent les pires illusions dans le prolétariat en continuant à présenter l’URSS comme un État prolétarien.
À l’heure actuelle, l’occupant a changé de nationalité. Une équipe succède à une autre équipe capitaliste. La guerre continue. Le sort des masses laborieuses va s’aggraver. La crise durera aussi longtemps que le régime capitaliste ne sera pas abattu. Le chômage, un nouveau fascisme et une nouvelle guerre impérialiste sont inévitables si la révolution ne surgit pas.
Pour que cette révolution ne puisse pas être écrasée l’U.C.I. vous demande d’intensifier la propagande et l’action de classe. Renforcez les cadres de l’organisation révolutionnaire, travaillez sans relâche au développement de la conscience du prolétariat, participez activement à la vie de l’organisation.
L’U.C.I. appelle les travailleurs à former, en collaboration avec les autres groupes qui sont restés fidèles intégralement au communisme, un nouveau Parti Communiste, une nouvelle Internationale Révolutionnaire. Pour le pouvoir des conseils ouvriers et paysans, pour la république internationale des ouvriers, en avant sous le drapeau rouge de Marx, Engels, Lénine*, Luxemburg, pour la révolution prolétarienne.
U.C.I., oct. 1944
* Le fait aujourd’hui pleinement manifeste que Lénine et le parti bolchévique ne commirent point des actes révolutionnaires qui échouèrent mais des actions capitalistes étatiques qui se réalisèrent tout logiquement, n’était pas à l’époque encore évident pour toutes les minorités maximalistes alors en mouvement de questionnement incomplet.
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Dans la lucidité, la passion communiste, le creuser méthodologique et le Tenir Debout, les hommes du maximalisme inébranlable font acte de transmission consciente de tout ce patrimoine pour l’auto-émancipation de l’espèce humaine…
Non, il n’y a pas de bonne terreur… De tout temps, cette dernière est l’expression de l’asservissement et de la servitude et à ce titre ; elle est l’anti-thèse radicale de la nécessaire auto-défense prolétarienne de vraie conscience humaine. Quelle qu’en soit sa couleur, la terreur – et spécifiquement depuis les massacres de septembre 1792 – est donc toujours la brutale expression aliénatoire de la réification qui fait de quiconque la produit ou la subit une chose d’anti-humanité. En Espagne, Simone Weil engagée aux côtés des combattants de la colonne Durruti, et confrontée aux atrocités fanatiques et aux exécutions arbitraires, ne cessa de dénoncer le rituel du sang pathologiquement versé.
Au terme de l’insurrection de Barcelone écrasée en mai 1937 ;
Les corps des prolétaires de la base du POUM et de la CNT assassinés par les polices du Front populaire du Capital sont jetés dans des fosses au cimetière de Sants.
Le Groupe des Amis de Durruti qui avait dénoncé le gouvernementalisme pro-staliniste de la CNT voit ses membres pourchassés par toutes les barbouzeries des gauches du spectacle marchand. L’anarchisme officiel confirme là totalement une position étatique belliciste, en droite ligne de celle déjà prise en 1914 en soutien d’un camp capitaliste contre un autre… et nombre de libertaires supplétifs, loin d’être rebutés par l’uniforme des armées impérialistes démocratiques, se retrouveront d’ailleurs côte à côte avec les stalinistes dont les maquis liquident pourtant les prolétaires ibériques les plus insubordonnés.
Le 14 février 1972, l’on enterre à Madrid, au Cementerio de San Justo, un homme très particulier qui s’appelle Melchor Rodríguez García et ses funérailles ont ceci d’original que les participants y sont de tous horizons divergents mais reliés en une même émotion respectueuse pour un être profondément in-habituel… Affilié à la CNT, Melchor Rodríguez García, face à tous les stratagèmes terroristes qui vont traverser l’Espagne des années 30, est indigné par tous les assassinats qui rythment alors la vie du quotidien politique. Afin d’épargner le plus possible les vies partout menacées, il obtient d’être nommé Délégué spécial aux prisons par García Oliver, ministre anarchiste de la Justice lequel termina paisiblement sa retraite post-gouvernementaliste au Mexique en 1980. Il s’emploie alors à faire cesser les exécutions sommaires et en particulier celles des massacres de Paracuellos orchestrés par les diverses polices de la gauche capitaliste. Il coordonne le sauvetage de milliers de détenus de toutes étiquettes alors pourchassés par les foules de l’hystérie anti-fasciste. Ayant toujours considéré que si l’on peut certes mourir pour ses principes, il est impossible d’accepter que soit supplicié quiconque pour prétendument les justifier, Melchor Rodríguez García fit tout pour s’opposer au bain de sang frénétique notamment contre les religieux ; facile bouc émissaire dérivatif en un temps où le Front populaire des boniments républicains torpillant le processus révolutionnaire de collectivisation, mettait en scène la diversion spectaculaire de la chasse aux curés et aux nonnes jusque dans les cimetières où l’on violait les sépultures.
Tout ceci s’inscrit dans une invariance dialectique d’exigence maximaliste… Après avoir commencé le massacre du prolétariat révolutionnaire de Paris durant les journées de Juin 1848, le procès démocratique du progressisme bourgeois devait terminer sa tâche par la Semaine sanglante de 1871. Et évidemment comme cela se vit au moment de l’arrangement de l’affaire Dreyfus, à mesure que les derniers reliquats du monarchisme et du cléricalisme s’évanouissaient, la gauche radicale-socialiste du Capital usait intensivement du sabre et du goupillon comme d’une impérieuse distraction pour mieux détourner la classe ouvrière du véritable combat anti-capitaliste. Durant la Commune de Paris et sur cette même résolution d’humanité radicale, Eugène Varlin qui représentait la tendance révolutionnaire internationaliste, s’opposa à la création militariste du comité de salut public jacobino-blanquiste et à sa frénésie terroriste qui rejouait les funestes illusions du passé pour mieux faire obstacle à la perspective de la nécessité de l’abolition du salariat. Pendant la Semaine sanglante, menée par le gouvernement Thiers validé par la gauche républicaine, Varlin tenta ainsi, au risque de sa vie, de s’opposer à l’exécution d’otages dont une dizaine de prêtres, rue Haxo, puisque lui – contre toutes les tromperies et sournoiseries du fétichisme de la marchandise – savait que la violence du lynchage qui allait d’ailleurs le frapper le 28 mai, est toujours contre-révolutionnaire.
Rosa Luxemburg qui comme Karl Liebknecht allait être exécutée en 1919 par les commandos militaires du ministre de la Défense socialiste Noske qui s’était qualifié lui-même de « chien sanguinaire », avait eu avant de mourir la puissance et le caractère de rappeler l’indispensable dans le célèbre texte Que Veut la Ligue Spartakiste ? : « Dans les révolutions bourgeoises, l’effusion de sang, la terreur, le crime politique étaient des armes indispensables entre les mains des classes montantes. La révolution prolétarienne n’a nul besoin de la terreur pour réaliser ses objectifs. Elle hait et abhorre l’assassinat. Elle n’a pas besoin de recourir à ces moyens de lutte parce qu’elle ne combat pas des individus, mais des institutions, parce qu’elle n’entre pas dans l’arène avec des illusions naïves qui, déçues, entraîneraient une vengeance sanglante. Ce n’est pas la tentative désespérée d’une minorité pour modeler par la force le monde selon son idéal, c’est l’action de la grande masse des millions d’hommes qui composent le peuple, appelés à remplir leur mission historique et à faire de la nécessité historique une réalité. »
La lutte communiste est un combat sans haine qui n’a pas d’ennemis en humanitude et qui vise – au nom de l’amour de l’être générique – à l’auto-abolition universelle de la vie captive par l’éradication de toutes les cruautés de l’économie politique de l’échange et c’est parce qu’à Paris en 1944, la terreur staliniste des fables démocratiques de Madrid et de Barcelone continuait son travail de consolidement du pénitencier salarial qu’il fallait là enrôler les hommes dans l’in-humanité de toutes les saloperies et leurres de l’effroyable épuration avec l’inévitable cortège des milliers de cadavres de toutes sortes…
C’est pourquoi, le groupe Bilan, dans le numéro 43 de la revue du même nom, en défense de la perspective communiste intégrale, appelait à la solidarité de classe avec toutes les victimes de la guerre d’Espagne… Ceci, à l’encontre de tous « les marchands de cadavres » qui font « commerce pour propager toujours plus la guerre sacrée de l’antifascisme contre le fascisme ».
Et Bilan ajoutait : « Il n’y a, en Espagne, que des prolétaires frappés par l’antifascisme et par le fascisme et la solidarité réelle de classe consiste à les aider tous, sans aider les uns pour battre les autres ».
Le communisme est l’invariance de l’humanité en sa dialectique déterministe d’auto-émancipation contre tous les gangs du spectacle de la marchandise…
Comme nous l’a appris Rosa Luxemburg, la Vieille Taupe a toujours raison puisqu’elle est la raison historique de toutes les dialectiques de la totalité historique…
« L’ordre règne à Barcelone, à Paris et sur la planète marchande tout entière ! » sbires stupides stalino-démocratiques ! Votre « ordre » est bâti sur le sable. Dès demain la révolution « se dressera de nouveau avec fracas » proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi :
J’étais, je suis, je serai !
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Vive la Guerre de Classe mondiale du Prolétariat universel contre tous les Partis et Syndicats de la planète-marchandise et pour un monde sans exploitation ni aliénation !
VERS LA COMMUNE UNIVERSELLE POUR UN MONDE SANS ARGENT, SANS SALARIAT, NI ÉTAT !