… ἐὰν μή τις γεννηθῇ ἄνωθεν, οὐ δύναται ἰδεῖν τὴν βασιλείαν τοῦ θεοῦ.

 

ΚΑΤΑ ΙΩΑΝΝΗΝ III-3

… si quelqu’un ne s’engendre pas vers la hauteur, il ne peut appréhender la rayonnance du Divin.

 

JEAN III-3

Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance.

 

La Boétie, Discours de la servitude volontaire

Mais le monde de l’individu a immédiatement une double signification : il est monde et situation étant en soi et pour soi, et monde de l’individu ; il est le monde de l’individu ou bien en tant que cet individu, s’étant fusionné avec lui, l’aurait fait entrer en soi-même comme il est, et se serait comporté vis-à-vis de lui seulement comme conscience formelle ; – ou bien il est le monde de l’individu en tant que le présent donné a été bouleversé et transformé par cet individu même. – Si donc, en vertu de cette liberté, la réalité effective est capable de cette double signification, alors le monde de l’individu doit seulement être conçu à partir de l’individu même ; et l’influence de la réalité effective sur l’individu, réalité représentée comme étant en soi et pour soi, reçoit par le fait de cet individu un sens absolument opposé ; l’individu, ou bien laisse aller sans le troubler le cours de la réalité effective qui l’influence, ou bien il l’interrompt et le bouleverse. Mais alors la nécessité psychologique devient une phrase si vide qu’il est absolument possible que ce qui doit avoir eu cette influence aurait aussi bien pu ne pas l’avoir eue…

 

L’individualité est ce qu’est son monde, en tant que monde sien

 

Hegel, Phénoménologie de l’Esprit

La méthode est, en conséquence, non seulement la force [Kraft] la plus élevée, ou plutôt la force unique et absolue du rationnel, mais aussi sa pulsion [Trieb] la plus puissante et unique à se retrouver et à se reconnaître soi-même et par soi-même en la totalité.

 

Hegel, Science de la Logique

Qui comme Divinité, même quand tout périt, ne fléchit pas !

 

Hegel à Hölderlin, août 1796

… en histoire de la philosophie nous n’avons point affaire à des opinions.

 

Dans la vie commune, il est vrai, nous avons des opinions, c’est-à-dire des idées sur des choses de l’extérieur, l’un pense ceci, l’autre cela. Mais l’affaire de l’Esprit de l’Univers est autrement sérieuse ; là se trouve l’universalité.

 

Il s’agit ici des déterminations générales de l’esprit, il n’y est pas question des opinions de celui-ci ou celui-là.

 

L’esprit universel se développe en lui-même, suivant sa nécessité propre ; son opinion, c’est la vérité seule !

 

Hegel, Leçons sur l’histoire de la philosophie

L’homme s’approprie son être universel d’une manière universelle, donc en tant qu’homme total.

 

Marx, Manuscrits de 1844

Lorsque les ouvriers communistes se réunissent, c’est d’abord la doctrine, la propagande, etc., qui est leur but. Mais en même temps ils s’approprient par là un besoin nouveau, le besoin de l’association, et ce qui semble être le moyen est devenu le but. On peut observer les plus brillants résultats de ce mouvement pratique, lorsque l’on voit réunis des ouvriers socialistes français. Fumer, boire, manger, etc., ne sont plus là comme des prétextes à réunion ou des moyens d’union. L’assemblée, l’association, le dialogue qui à son tour a l’association pour but leur suffisent, la fraternité humaine n’est pas chez eux une phrase vide, mais une vérité, et la noblesse de l’humanité brille sur ces figures endurcies par le travail.

 

Marx, Manuscrits de 1844

Ce qui succomba dans ces défaites, ce n’est pas la révolution. Ce sont les traditionnels accessoires pré-révolutionnaires, résultant de conditions sociales qui ne s’étaient pas encore exacerbées en conflits de classes – personnes, illusions, projets, dont le parti révolutionnaire n’était pas libéré avant la révolution de Février, dont il ne pouvait être libéré par la victoire de Février, mais seulement par une série de défaites.

 

Marx, Les Luttes de classes en France

Les révolutions de 1848 furent des épisodes, de tout petits craquements, de toutes petites déchirures dans l’écorce solide de la société bourgeoise. Mais elles dévoilèrent l’abîme que recouvrait cette écorce, sous laquelle bouillonnait un océan sans fin, capable, une fois déchaîné, d’emporter des continents entiers. Elles annoncèrent à grand fracas l’émancipation du prolétariat, secret du XIXe siècle et de sa révolution.

 

Marx, Discours devant l’organisation chartiste de Londres, 14 avril 1856

Le principe fondamental de l’Internationale, c’est la solidarité.

 

Marx, Discours sur le Congrès de La Haye du 15 sept. 1872

Les Parisiens se remettent bel et bien à étudier leur passé révolutionnaire récent, se préparant ainsi à la nouvelle entreprise révolutionnaire qui est imminente.

 

Marx à Kugelmann, 3 mars 1869

Je redeviens homme, parce que je vis une grande passion

 

… l’amour, non pas pour l’homme de Feuerbach, non pas pour le métabolisme de Moleschott, non pas pour le prolétariat, mais l’amour envers la bien-aimée et spécialement envers toi permet à l’homme de redevenir homme.

 

Marx à Jenny, 21 juin 1856

Dans les révolutions bourgeoises, l’effusion de sang, la terreur, le crime politique étaient des armes indispensables entre les mains des classes montantes. La révolution prolétarienne n’a nul besoin de la terreur pour réaliser ses objectifs. Elle hait et abhorre l’assassinat. Elle n’a pas besoin de recourir à ces moyens de lutte parce qu’elle ne combat pas des individus, mais des institutions, parce qu’elle n’entre pas dans l’arène avec des illusions naïves qui, déçues, entraîneraient une vengeance sanglante. Ce n’est pas la tentative désespérée d’une minorité pour modeler par la force le monde selon son idéal, c’est l’action de la grande masse des millions d’hommes qui composent le peuple, appelés à remplir leur mission historique et à faire de la nécessité historique une réalité.

 

Rosa Luxemburg, Que Veut la Ligue Spartakiste ?

C’est en Europe que le devenir historique de la culture a su reproduire à son niveau supérieur le plus haut la contradiction aliénation <=> dés-aliénation telle qu’elle est à l’œuvre révolutionnaire depuis le choc historique admirable du Logos grec…

 

Cette Grèce du Logos qui a insolemment défini le devenir mondial de la conscience, des émotions, de l’érotisme, du savoir, des arts, des sciences et de l’ad-venir sur la base des richesses sensibles qui représentent le devenir humain – antagonique à lui-même – dans l’harmonie des sens en parcours de leur propre dépassement révolutionnaire. Au bout du temps européen, la femme et l’homme peuvent se révéler toutes leurs limites dans la forme ultime de l’aliénation enfin dépassée car ils ont enfin capacité à l’amour du faire l’amour naturellement véridique.

 

Comme le déclare Marx dans l’Introduction à la critique de l’économie politique ; nous sommes bien les enfants de la mythologie grecque qui toujours se dépasse pour sans relâche se mouvoir plus loin dans le goût des incendies de l’être générique… Nous sommes les héritiers révolutionnaires de Jupiter, d’Achille et de l’Iliade

 

C’est ainsi que doit se comprendre, suivant le groupe Marx-Engels, la promesse de jouissance esthétique grecque en ses normes et ses modèles inaccessibles et indépassables…

 

C’est exclusivement dans la détermination de l’épuisement de la valeur d’échange que le matériau de reproduction de l’exploitation produit son mouvement d’auto-dépassement…

 

L’époque de la crise terminale ne nous laisse pas d’autre issue que de se tenir debout lucides et joyeux pour accomplir l’auto-négation du prolétariat dans les fascinantes lumières d’un Logos grec devenu, après tout, feu éternel du monde retentissant

 

VOYAGE AU BOUT DE LA FIN DU CAPITAL