Il y a tout juste presqu’un siècle, le groupe Union Communiste, en défense intransigeante de la perspective révolutionnaire, insistait déjà sur cette invariance historique qui veut que le mouvement réel de l’auto-émancipation prolétarienne ne puisse surgir qu’en pulvérisant les cadenassages idéologiques et policiers de tous les flics politiques de la gauche du Capital, toujours et partout à l’avant-garde des massacres ouvriers, de la Commune de Paris à celle de Berlin…

 

Lorsque, dans les périodes les plus lugubres de l’histoire, il semble qu’il n’y ait plus rien de penser critique excepté le triste voile noir de la duperie étatiste qui le recouvre, il subsiste néanmoins toujours une poignée de lutteurs infatigables qui maintiennent en profondeur et à contre-courant la flamme du maximalisme intransigeant. Comme le groupe Bilan, l’Union Communiste fut de cette trempe et sut, contre les vents et marées de l’imposture fétichiste de la marchandise, toujours rappeler que l’émancipation des prolétaires ne peut être que l’œuvre des prolétaires eux-mêmes. Ainsi, le fil du temps rieur et audacieux fut – vaille que vaille – constamment maintenu entre le groupe Marx-Engels et les générations qui suivirent de telle sorte que puissent continuer d’être entendus les appels à la fraternisation révolutionnaire contre tous les camps politiques et militaires de l’économie politique de la domination. C’est pourquoi, en cet héritage accueilli et entendu, la logique du déterminisme historique fut – jusqu’en toutes ses contradictions et difficultés – le rythme fertile et copieux de toutes les grèves sauvages surgies au fur et à mesure que la marchandise totale se réalisait.

 

Dans cette trajectoire de méthode, de conscience et de vitalité, la Vieille Taupe dit, affirme et répète inlassablement toujours et encore le même contenu de perspective radicale à l’encontre de toutes les pourritures et abjections étatiques, politiques et syndicales du fétichisme de la marchandise…

 

 Hier, la guerre d’Espagne fut le tragique laboratoire le plus perfectionné des mensonges du progrès aliénatoire de la valeur d’échange pour briser l’insurrection communisatrice et la domestiquer dans le bric-à-brac de toutes les soupes républicanistes anti-franquistes. Aujourd’hui, les derniers dépotoirs mentaux de la déliquescence gaucharde, tout entiers engloutis par les divagations écologistes, immigrationnistes et LGBTistes de la décadence capitaliste, s’emploient à tout faire, en diversions toutes plus débiles les unes que les autres, pour que nous oubliions que l’abolition du salariat est le seul véridique projet de vie humaine.

 

En mai 1937, la gauche du Capital flanquée des ministres de la CNT fusilla le prolétariat révolutionnaire de Barcelone et étendit son écrasement à toute la zone républicaine sous prétexte que toute radicalité collectivisatrice était manifestation insidieuse fascistoïde, tout comme les saloperies flicardes lénino-trotskystes avaient en 1921 tenté de faire passer les communards de Kronstadt pour des gardes blancs. Franco quant à lui, en spectateur avisé, savourait les purges, les procès et les tueries de la zone d’en face et il ne se résolut à s’emparer de Madrid et Barcelone que lorsqu’il eut l’assurance que le Front populaire du modernisme mercantile avait bien totalement accompli le boulot de sale répression nécessaire. Alors, au terme de toutes les mystifications abouties, la Seconde Boucherie impérialiste de 1939-45 put enfin s’engager puisque la chair à travail bien répartie en ses deux camps complémentaires et indissociables pouvait ainsi donner libre cours au mouvement généralisé de mise en mouvement de la chair à canon afin de permettre l’anéantissement mondial de toutes les surproductions reconnues.

 

Aujourd’hui, dans la filiation conservée/dépassée des camarades de l’Union Communiste, les jalons de conscience communisatrice des circonstances actuelles, appliquant pleinement la dialectique méthodologique et prévisionnelle des Grundrisse et du Capital, ont réponse à la Totalité de ce qui survient car, dans leur questionnement du Tout mondial, ils récoltent avec humilité et vertu ; le mouvement réel d’ensemble de la crise ultime du spectaculaire marchand en toute sa finalité générale. Aussi, puisque la schizophrénie mégapolitaine de l’usine globale réalisée qui correspond à la phase historique advenue de la crise terminale du spectacle de la valeur d’échange est en train d’achever son périgée, toutes les falsifications qui permirent de transformer la Belle insurrection ouvrière et paysanne de juillet 1936 en misérable et sordide guerre capitaliste – dès lors que les milices prolétaires furent converties en simples bataillons militaires du clivage capitaliste – reviennent en un accéléré cumulatif de totalitarisme terroriste absolu qui incarne pleinement l’exhaustivité parfaite de ces mensonges si déconcertants qui conduisirent Orwell à parachever Hommage à la Catalogne en 1984.

 

Pour le temps présent, il va donc de soi que le vaste remplacement capitaliste démographique adoré par toutes les gauches de la marchandise – anticipé par le groupe Marx-Engels  dès 1868 – afin de casser la lutte de classe révolutionnaire pour substituer, en tout lieu, le village oriental des docilités interminables du trafic de l’argent sempiternel au village européen des continuelles insubordinations communardes, constitue le grand chantier historique contemporain de la lutte infernale que la classe capitaliste mondialiste mène contre le prolétariat universel.

 

Quand émerge la révolution capitaliste de 1789 qui va s’épanouir dans la terreur de masse des années suivantes pour exterminer à la fois les plébéiens urbains de la sans-culotterie enragée et les communautés de paroisse paysannes de l’Ouest refusant l’injonction bourgeoise des confiscations de la terre, le communisme de Babeuf qui pré-médite le communisme de la I° Internationale pose les bases étincelantes de la contestation de tous les progressismes de la réification humaine tels qu’ils se font connaître comme liberté démocratique du despotisme du profit qui avance vers l’accomplissement moderne du cosmopolitisme suprême de la marchandise consommée.
La loi de population est toujours une loi qui signale le sens de la formation sociale capitaliste et les enjeux de lutte de classe qu’il en appert. Babeuf a d’emblée compris comment la république des gauches girondine, robespierriste et hébertiste avait dû engager l’extermination de masse ; autrement dit le populicide aux fins d’éliminer les sur-numéraires. Marx – dans le Capital, Livre Premier, VII° section, Chapitre XXV – poursuit d’ailleurs la démarche et démontre pourquoi et comment, afin de donner plein essor à l’armée industrielle de réserve, il convient de vastement remplacer une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché… un prolétaire du village européen des luttes de classe radicales par trois prolétaires issus du village oriental de l’in-dépassable tribalisme de la soumission sans fin… Voilà autant de méthodes pour… rendre l’offre surabondante, en un mot, pour fabriquer des sur-numéraires
Ce faisant, en fonction des seuils historiques de la capitalisation, le déterminisme de la valeur fait mouvement de population dans un sens ou dans un autre. Il organise le croître ici et le décroître là… Sous-peuplement à cet endroit et sur-peuplement ailleurs…

 

C’est parce que la longue histoire de la formation sociale française est, de la monarchie capétienne à l’empire napoléonien, le plus haut point de l’histoire politique universelle, qu’elle a permis – en négation de la négation – d’offrir la réalisation des moments les plus intenses de l’histoire anti-politique de l’auto-émancipation prolétarienne mondiale. La domination réelle supérieure de la marchandisation a fait de nous des ahuris américains pour que disparaisse la mondialité française que de Gaulle avait pour un temps ressuscitée et qui portait en elle, par retournement de dialectique culturelle, la continuité historique prolétarienne qui mène justement à l’autonomie ouvrière si exceptionnelle de 1871 et de 1968. Au siècle dernier, le Shah et Saddam Hussein étaient les partenaires privilégiés des industries françaises de haute technologie et, de Beyrouth au Pakistan, un Moyen-Orient gaullo-pompidolien d’actualisation capitaliste bousculant l’ancestrale atonie sociale y faisait chanceler l’hégémonie états-unienne.
Aussi, durant des décennies de guerres inavouables et de manipulations cabalistiques diverses et variées, le MI6, la CIA et le Mossad s’employèrent-ils, pour barrer la route au modernisme arabo-gaullien, à raviver partout l’obscurantisme musulmaniste jusqu’à paramétrer l’ensemble si paradoxalement bizarre des réseaux d’Al-Qaïda, de Daech, du Hamas et du Hezbollah. Aujourd’hui, l’Irak et l’Iran nettoyés de tout le passé de la géo-politique française si redoutable sont retournés à leurs ancestralités inertes tout entières ajustées par le Pentagone et l’agent djihadiste qui occupe dorénavant le fauteuil présidentiel à Damas est cordialement invité dans le Bureau ovale après avoir été réceptionné par le groom américaniste de l’Élysée.

 

  La drogue vulgarisée, la mafia exotique du narcotrafic disséminée, les pègres du rap excrémentiel, le fast-food hallal propagé, le ghetto ethnique du temps clanique immobilisé dans la tune et la came du monothéisme de marché le plus réussi qui anéantit toute intelligence et toute réflexion… Voilà la fatalité de la crise finale de la valeur d’échange devenue impossible qui s’essaye pourtant et désespérément à programmer la disparition de la lutte de classe communiste… Dans le spectacle de la nécrologie de la capitalisation, la société de classes – pour tenter de persister – s’évertue désespérément à abroger l’histoire du contre-irrévocable. Babeuf et Marx n’ont jamais été aussi d’actualité en ce temps où le marché veut effacer à la fois la grande France classique qui fit trembler la City et Wall Street, et la France du prolétariat combattant qui en est le produit dialectique de renversement et qui épouvanta tant toutes les bourses de la planète.
Avec l’égalisation de toute la réalité humaine arraisonnée dans la chosification de la misère abondante, le monde nouveau du populicide et de l’historicide obligatoires est devenu la fallacieuse architecture mentale exclusivement mensongère de tout ce qui a lieu car le pouvoir absolu de la marchandise-monde doit supprimer d’autant plus et radicalement l’histoire qu’il a atteint le moment où le monde-marchandise est, lui-même, privé de tout avenir encore plausible.

 

La domination totale du spectacle de la marchandise est devenue totale domination du pouvoir gouvernemental de la marchandise spectacliste de l’inversion démesurée… Le chaos de l’indistinction se conjugue alors à tous les temps et tous les modes de la chronologie du langage général de la communication anti-historique des circulations échangistes se voulant irréversible. Le spectacle capitaliste du futur rétrograde comme organisation sociale indispensable de la paralysie de l’histoire s’y impose comme disparition des mémoires du prolétariat révolutionnaire et par conséquent en tant qu’abandon de l’audace de transformation insubordonnable et négation du Logos grec de l’incarnation révolutionnaire christique qui mène au Manifeste Communiste… Ce faisant, s’érige sur la base de la condamnation du temps historique objectif de la vie réfractaire, la fausse conscience d’un temps humain judéo-protestant du climat-monnaie où le contrat abrahamique du change primordial et son avatar coranique fusionnent pour produire un mental de représentations et de prescriptions totalement antinomique à la joie érotique de l’indiscipline prolétarienne qui permit le bouillonnement brillant des barricades de Paris, Berlin et Budapest…

 

Pascal, Corneille, La Fontaine, Molière et Balzac nous emmènent – sur le cheminement de Louis XIV qui va vers Bonaparte – en direction de Marx et Simone Weil quand l’histoire fait bouleversement d’elle-même… L’on comprend donc pourquoi la machine capitaliste, pour éliminer la tradition communiste, fait tant d’efforts pour éradiquer la transmission de la foisonnante chronologie des effervescences de la sensuelle terre de France.
  L’immigrationnisme est là pauvre et minable métastase de l’importation de la société américaine à irresponsabilité illimitée depuis que les débarquements de l’occupation yankee ont permis l’orchestration impérialiste sans limite de la détestation française pour, d’une part, démolir le seul véritable concurrent mondial de Washington ayant absorbé Londres et, d’autre part, disloquer le bouillonnant territoire des luttes sociales les plus extrémistes de l’histoire du monde. Dans la France actuelle, l’immense majorité de la population se voit emprisonnée, ahurie et hébétée par l’américanisation uniformisante de tous les spectateurs condamnés à oublier la longue histoire de création et de combat qui fit l’immense terroir paysan et ouvrier de cette singularité française d’espace spécifique… Tout cela exprime d’abord  la migration et la sortie du continent culturel européen hors de sa propre histoire révolutionnaire et sur ce terrain ; le fétiche immigré, comme simple conséquence métaphorique, vient ici signifier que l’usine globale de la fabrication contre-révolutionnaire de l’aliénation spectaculaire mondiale doit éliminer tout ce qui permit à Paris de faire jaillir la Commune et l’occupation révolutionnaire des usines.

 

La Belle France des goûts et des saveurs révolutionnaires telle que décrite par Engels dans la Nouvelle Gazette Rhénane est assurément une puissante fécondité qui pour une large part s’est désormais perdue… On peut certes le déplorer. Mais comme nous l’a rappelé l’Union Communiste, la nostalgie est inutile dès lors que la lutte fait défaut car c’est elle seule qui permet, à la fin, de tout redéfinir en vérité vivace de puissance générique…

 

L’Union Communiste comme tant d’autres groupes maximalistes n’a jamais cessé de désigner le chemin de l’auto-dépassement radical tel qu’il permet la trans-croissance dialectique des luttes vers le mode de production de la complétude de l’être générique quand se déploie totalement le procès de caducité de la marchandisation… Grâce à ce remarquable héritage, nous n’avons pas désappris d’apprendre… et nous savons pleinement et parfaitement que toute vérité officielle est par essence un mensonge étatique du Capital…

 

Contre le projet contre-révolutionnaire d’aveulissement et de tiers-mondisation du prolétariat d’Europe, nous entendons bien tout faire pour la communisation du prolétariat universel dans la jouissance consciente des pures voluptés sans entraves…

 

LA LOI DE LA BAISSE DU TAUX DE PROFIT A MAINTENANT POSÉ LA PLEINE MATÉRIALISATION DÉPLIÉE DE LA CRISE MORTELLE DE LA LOI DE LA VALEUR…
TANT MIEUX, QUE CRÈVE DONC TOUTE LA MERDE DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE DE LA VIE FAUSSE !

 

Que se révèle donc amplement la Guerre de Classe du Prolétariat contre tous les Partis et Syndicats de la planète-marchandise pour qu’arrive ultimo un monde sans exploitation ni aliénation !

 

Pour l’indépendance de classe qui porte l’auto-abolition révolutionnaire du prolétariat !

 

VERS LA COMMUNE UNIVERSELLE POUR UN MONDE SANS ARGENT, SANS SALARIAT, NI ÉTAT !