Face à la rage d’un mouvement dont l’ampleur a très vite mis en déroute les tentatives de récupérations organisationnelles surgissant sur son chemin, l’Etat brandit avec une éloquente médiocrité toute une série de mythes destinés à endormir les masses, comme certains l’ont déjà compris. D’autant plus que dans la situation actuelle de crise généralisée du capitalisme mondial, la position bornée du gouvernement trahit son incapacité à accéder aux revendications du prolétariat; puisque par-là, la classe dirigeante exprime sa totale impuissance et son inféodation absolue au pouvoir de l’argent.

C’est précisément là qu’entre en scène une infinité de discours médicamenteux par lesquels l’Etat acculé prétend vouloir et pouvoir négocier alors qu’il vise, avant tout, à briser une spontanéité vivante qui l’inquiète parce qu’elle ne parle pas son langage. Au-delà des taxes, du pouvoir d’achat, de Macron, des manipulations médiatiques, etc. s’est fait entendre un mot d’ordre repris par tous : « le ras-le-bol généralisé », témoignant ainsi d’une souffrance et d’un sentiment insupportable d’oppression qui a du mal à dire son origine. Une origine qu’il devient nécessaire de dévoiler. Il faut identifier les causes de la misère car la seule alternative possible n’est plus d’adoucir notre malheur mais bien de l’abolir. Il est d’ailleurs clair, comme en témoigne la défiance totale et résolue qu’exprime et que ne cesse d’exprimer le mouvement des gilets jaunes à l’égard de la flicaille politique et syndicale, que nous arrivons aujourd’hui à la fin d’un cycle au cours duquel tous les partis, tous les syndicats, de la gauche à la droite, en passant par le centre sont passés aux aveux: ils sont les chiens de garde de la dictature cosmopolite de la marchandise qui monnayent la servitude pour en affermir le joug.

En l’occurrence, aucune mesure d’urgence, aucune réforme pécuniaire, même si l’on y met le prix, ne pourra museler ce qui est né dans cette lutte commune: la lutte elle-même. Ces hommes et ces femmes qui se sont retrouvés autour d’un même désarroi, qui se sont rencontrés, compris et soutenus et qui ont aimé tenir debout ensemble. Cette communauté profondément combative est inaliénable, elle n’est pas à vendre parce qu’elle est aux antipodes de l’argent qui ne peut la tolérer puisqu’il est le dissolvant historique de toutes les communautés: là où l’argent apparaît il devient le seul et unique lien souverain qui défait tous les autres. Il ne s’agit plus de trouver des palliatifs aux caprices du marché financier et de ceux qui l’organisent mais bien de détruire le marché pour retrouver une vie authentiquement humaine. Nous ne pouvons rien exiger du droit qui produit les lois régulatrices de notre esclavage salarial sur la base de l’exploitation capitaliste. Nous ne pouvons continuer d’avoir des revendications d’esclaves.

Nous devons avoir qu’un seul souhait : La Mort de la Marchandise !
L’émancipation des prolétaires sera l’œuvre des prolétaires eux-mêmes ;
pour l’Abolition du Salariat, de l’Etat et de l’Argent !
Vive la Commune !