Communiqué sur le congrès du Groupe Guerre de Classe
Le Groupe Guerre de Classe a réuni son congrès les 28 et 29 septembre 2019. Plusieurs dizaines de membres de France et d’ailleurs étaient présents…Diverses délégations extérieures l’ont retrouvé ensuite pour confrontation ouverte, plurielle et chaleureuse ; Cercle Barricade, Cercle Critique Communiste … Après avoir, dans le prolongement de sa plate-forme constitutive formalisée autour du texte fondateur suivant : Nos positions essentielles , largement débattu sur toute l’importance de la dialectique historique déterministe de la lutte des classes radicale, le Groupe a insisté sur cette réalité essentielle que l’on ne peut point récuser le langage de l’aliénation sous des formes de langage aliéné. Ainsi, il a été mis en place une forme organisationnelle aboutie de centralisation anonyme respectant les principes de continuité organique anti-cheffiste et anti-hiérarchique et appliquant, en toutes les nécessités administratives de fonctionnement, la nécessité de rotation des tâches, de mandat impératif et de décision impersonnelle anti-subjectiviste…
Sur la base historique des luttes de classes radicales contre toutes les fractions capitalistes, de l’extrême droite à l’extrême gauche de l’imposture marchande, il fut rappelé au regard du temps présent et des réalités mondiales, ce qu’est le parcours du mouvement réel tel que précisé dans les trois textes suivants :
Le capitalisme algérien en état de mort clinique
Bilan et perspectives autour du mouvement des gilets jaunes
Ainsi et à partir de là, il fut insisté sur le fait qu’il n’y a pas de rupture historique de continuité entre la lutte de classe telle qu’elle est le développement du Capital encore possible et la révolution communiste telle qu’elle est l’auto-production de la communauté humaine universellement émancipée contre la marchandise, le salariat et l’État… Il s’agit là simplement d’une transformation qualitative et dialectique du rapport phénoménologique entre les classes.
La contradiction sociale entre le Prolétariat et le Capital est l’exploitation et elle constitue le déterminisme de leur reproduction réciproque laquelle porte simultanément son dépassement lorsque ce mouvement invalide sa propre auto-présupposition au terme de la domination totalement réalisée de la marchandise-monde en monde-marchandise. La contradiction entre le prolétariat et le Capital est donc à la fois le développement de la marchandisation et le développement de son anti-développement en tant qu’auto-invalidation de ce développer…
La révolution sociale produira la Commune internationale de la Gemeinwesen universelle en éradiquant le cosmopolitisme de la marchandise mondialiste. Elle exprimera à la fois l’acte terminal du Capital engendré par la loi de la valeur parvenue au terme de son impossibilisation historique, l’action humaine générique posant l’au-delà de la crise du Capital et l’auto-réalisation aboutie de l’être du prolétariat transcendant sa situation de classe pour mettre en perspective l’auto-émancipation de l’espèce toute entière. Le communisme est ainsi le véritable aboutissement du rapport contradictoire entre les classes dans le mode de production capitaliste quand ce dernier cesse de pouvoir reproduire la présupposition de son auto-présupposition.
La crise ultime de la valorisation aliénatoire en tant que procès de caducité de la valeur consiste, selon le développement même du Capital devenu impossible, à faire émerger la dynamique capitaliste de l’auto-néantisation nécessaire de sa propre dynamique.
Des luttes actuelles des Gilets Jaunes à la révolution sociale possible, ce qui est désormais et visiblement centralement en jeu, c’est bien la restructuration faisable ou in-faisable du Capital dans le temps actuel du chaos industriel et monétaire, du chaos terroriste et du chaos migratoire tels qu’ils marquent synthétiquement le nouveau cycle historique de luttes, dans l’optique de la crise financière totale qui se prépare. Et là, la dialectique des taux d’intérêt négatifs telle que prévue par Marx en fonction de la crise de la dématérialisation monétaire, de la fictivation généralisée de l’économie comme produit accéléré de la baisse systémique du taux de profit et de la saturation intensive du marché mondial, expriment bien ce qui impulsera la crise cataclysmique de la domination réelle supérieure.
La contradiction historique entre le Prolétariat et le Capital s’appelle l’exploitation. Elle est leur reproduction réciproque et porte simultanément la nécessité de son dépassement quand la contradiction valorisation/dé-valorisation ne peut plus se renouveler et se manifester comme réification prétendûment inéluctable. La contradiction entre le Prolétariat et le Capital est le développement du Capital, de sa naissance à sa mort, et sa biologie est déjà sa nécrologie puisque chaque moment de ce long cycle historique n’est finalement qu’un long compte à rebours vers le procès de caducité de la loi de la valeur elle-même. Même si pratiques réformistes et révolutionnaires ne revêtent évidemment pas des formes similaires puisque les secondes sont l’auto-négation des premières au moment où la décadence totalement réalisée de la marchandise rend définitivement impossible la possibilité du réformisme lui-même, il convient de voir que le mouvement contradictoire de ces différences et de leurs oppositions n’est rien d’autre que le sens de l’histoire vers la crise catastrophique dernière du mode de production capitaliste et que ces formes antagoniques constituent la dynamique historique de la transformation générique de la lutte de classe revendicative en lutte de classe révolutionnaire.
La révolution sociale est l’acte historique terminal du mouvement déterministe déclenché par un Capital parvenu au terme de l’histoire mondiale de sa domination achevée. C’est l’action finale de la temporalité du Capital en sa crise finale mais c’est déjà et surtout un au-delà de la crise du Capital car la temporalité en question est surtout le moment de la réalisation ontologique d’une modalité essentielle de l’être du prolétariat transcendant sa situation de classe asservie de la société du fétichisme de la marchandise. Ainsi, l’irruption communiste du prolétariat est le véritable aboutissement du rapport contradictoire entre les classes dans le mode de production capitaliste devenu historiquement incapable de reproduire sa propre histoire. La crise finale consiste donc, selon le développement même du déterminisme du spectacle de la marchandise, dans le rapport dialectique de l’auto-négation de l’implication réciproque Prolétariat-Capital, en tant que prémisse historique d’un mode nouveau de production de la vie humaine enfin dégagé des abjections de l’argent et de l’ignominie étatique. C’est alors une situation historiquement unique dans le fil du temps universel par laquelle le rapport entre les classes, dans le mode de production capitaliste définitivement en situation d’auto-anéantissement, s’autodéfinit et se précise comme production de l’immédiateté sociale de l’être générique : le communisme universel.
A quel niveau de décomposition nous trouvons nous à ce jour après ces longues années de crise intensive de la valeur d’échange et de toutes ses représentations idéologiques, du point de vue de la radicalisation possible du mouvement social des Gilets Jaunes vers le retour d’un prolétariat offensif, seule vraie classe dangereuse pour la sur-vie de la dictature généralisée de la marchandise… La réponse va venir assez rapidement à mesure que les mesures fantasmagoriques du marché financier mondial s’avèreront structurellement incapables d’enrayer la crise de sur-production universelle et que les tensions impérialistes ne cesseront de s’aiguiser notamment à partir de la guerre commerciale que le billet vert mène contre la planète entière et d’abord autour de l’affrontement technologique entre les USA et leur province européenne qui même OTANisée et bruxellisée demeure la pierre d’achoppement majeure de l’impossible hégémonie américaine complète.…
Ce qui s’est révélé dans les prodromes de l’été 2007, ira mille fois plus loin et plus fort… Les faillites se généraliseront sous le poids des produits toxiques que les grandes banques et les fonds d’investissement ont continûment écoulés depuis des décennies spéculatives sur l’ensemble du système monétaire international de la fictivité galopante. Dès lors que les solutions du marché de la crise auront été épuisées, la seule solution pour la crise du marché sera d’avouer pratiquement que le système mondial de l’économie financière est lui-même en train d’exprimer l’auto-invalidation du système financier de l’économie du monde et donc l’agonie du monde de l’économie…
Depuis des mois sur des ronds-points de Haute-Aquitaine et de Normandie momentanément délaissés par leurs occupants, l’on peut lire inscrit sur de grands panneaux : PLUS ICI MAIS TOUJOURS LÀ… Cela résume parfaitement la situation actuelle…Le Pouvoir a joué la montre et les miettes. Il a perdu et comme le niveau de la crise lui a retiré tout moyen d’action et de réaction, il est nu, totalement nu puisqu’au terme du grand débat de toutes les impostures concentrées et de la déliquescence des assemblées générales de la structuration réformiste responsable, le flux indomptable des prolétaires hors de contrôle va continuer son chemin… Le mouvement social des Gilets Jaunes l’a massivement compris même s’il n’en a pas encore tiré toutes les conclusions et par delà les samedis de mobilisation symbolique toujours renouvelés, la dynamique du prolétariat a parfaitement appréhendé qu’il fallait développer la lutte ailleurs et autrement. Certes, pour l’instant ce nouveau terrain n’a pas encore été trouvé et par delà tous les angles morts, l’angle ultime et décisif du devenir radical de la vie se cherche encore…Mais dégagées de la mentalité bornée des hommes soumis à la chosification, les saisons qui viennent ouvriront indubitablement la route à une autre dimension de guerre sociale qu’il va falloir correctement appréhender pratiquement et théoriquement… La Vieille Taupe n’a pas cessé de creuser et elle va persister en son bel ouvrage de négation de la pourriture mercantile de rigueur… Il conviendra d’être en ce temps si spécial à la hauteur des Vérités et des Beautés de l’époque afin d’en communiquer l’exemple…La crise mortelle de la dictature démocratique de la valeur d’échange est l’auto-mouvement historique de la nécessité du surgissement radical de la Commune… Elle vient… Et voilà sans nul doute la plus désirable et la plus grande de toutes les entreprises humaines… L’alternative de ce siècle sera marche vers la 3°guerre mondiale ou vers la révolution communiste… Il conviendra pour mesurer la logique de ce processus de saisir théoriquement et pratiquement comment et pourquoi le spectacle de la marchandise mondiale est apte ou non à passer à un niveau de ré-agencement supérieur.
Le Groupe Guerre de Classe, expression radicale du mouvement réel des luttes de classes les plus maximalistes, sait là d’où il vient, où il est et il où il va…
Contre toutes les pathologies avant-gardistes, il intervient dans la dynamique générale des combats de l’autonomie prolétarienne afin de désigner la ligne d’horizon toujours la plus en avant de ce que doit être la critique radicale – en défense des intérêts du mouvement prolétaire dans sa totalité pour un monde sans argent ni État… Et c’est sur cette base qu’il appelle toutes les bonnes volontés à le rejoindre afin de peser le plus possible pour que les apparitions sociales contestataires à venir aillent vers la subversion la plus extrémiste possible.
Vive la COMMUNE !
28 et 29 septembre 2019 en Pays Mellois