Le Capital ne peut plus reproduire la vie normale du spectacle de la marchandise effective puisque la vie normale du spectacle capitaliste ne peut plus justement se reproduire effectivement comme marchandisation…

La démocratie de la valeur n’est pas le contraire du totalitarisme, mais seulement sa forme la plus aboutie dont l’état d’exception coronaviral constitue la phase supérieure. Et la tyrannie policière et médiatique du mensonge étatique sanitaire contemporain n’est là rien d’autre que l’étape ultime de la crise historique du taux de profit…


Le communisme n’est pas pour nous un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état présent des choses. Les conditions de ce mouvement résul­tent des données préalables telles qu’elles existent actuellement.

Marx-Engels, L’idéologie allemande


Mais la bourgeoisie n’a pas seulement forgé les armes qui lui donne­ront la mort ; elle a en outre produit les hommes qui manieront ces armes – les travailleurs modernes, les pro­létaires.

Le Manifeste Communiste


La classe ou­vrière n’a pas d’utopies toutes faites à introduire par décret du peuple. Elle sait que pour réaliser sa propre émancipation, et avec elle cette forme de vie plus haute à laquelle tend irrésistiblement la société ac­tuelle de par sa propre action éco­nomique, elle aura à passer par de longues luttes, par toute une série de processus historiques, qui transfor­meront complètement les circons­tances et les hommes. Elle n’a pas d’idéal à réaliser mais seulement à délivrer les éléments de la société nouvelle que porte dans ses flancs la vieille société bourgeoise qui s’effondre

Marx, La Guerre civile en France


La vie éternelle que souhaite l’argent en se positionnant contradictoirement envers la circulation (tout en s’en détachant) trouve son aboutir pour le Capital justement parce qu’il se vautre dans la circulation…

L’universalité à laquelle le Capital aspire irrésistiblement se heurte là à des impossibilités qu’il rencontre dans sa nature propre et qui le font reconnaître lui-même à une certaine phase de son développement comme obstacle majeur à cette même tendance à l’universalité, le poussant donc ainsi  à son propre aboli­ssement.

Marx, Grundrisse


Le Capital est assurément la bombe la plus effrayante qui ait jamais été lancée à la tête de la bourgeoisie.

Marx, Lettre à Becker, 17 avril 1867


Le monopole du Capi­tal devient une entrave pour le mode de pro­duction qui a grandi et prospéré avec lui et sous ses auspices. La socialisation du tra­vail et la centralisation de ses ressorts matériels arrivent ainsi à un point où elles ne peuvent plus tenir dans leur enveloppe capitaliste. Cette enveloppe se brise en éclats. L’heure de la propriété capitaliste a sonné. Les expropriateurs sont à leur tour expropriés.

Marx, Le Capital-Livre I


La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le Capital lui-même : le Capital et sa mise en valeur par lui-même apparaissent comme point de départ et point final, moteur et fin de la production; la production n’est qu’une production pour le Capital et non l’inverse : les moyens de production ne sont pas de simples moyens de donner forme, en l’élargissant sans cesse, au processus de la vie au bénéfice de la société des producteurs. Les limites qui servent de cadre infranchissable à la conservation et la mise en valeur de la valeur-capital reposent sur l’expropriation et l’appauvrissement de la grande masse des producteurs ; elles entrent donc sans cesse en contradiction avec les méthodes de production que le capital doit employer nécessairement pour sa propre fin, et qui tendent à instaurer un accroissement illimité de la production, un développement inconditionné des forces productives sociales du travail, à faire de la production une fin en soi. Le moyen ‑ développement inconditionné de la productivité sociale ‑ entre perpétuellement en contradiction avec la fin limitée : mise en valeur du capital existant. Si donc le mode de production capitaliste est un moyen historique de développer la force productive matérielle et de créer le marché mondial correspondant, il représente en même temps une contradiction permanente entre cette tâche historique et les rapports de production sociaux qui lui correspondent.

Marx, Le Capital – Livre III


La phraséologie apologétique, utilisée pour nier l’existence de la crise, est impor­tante en ce qu’elle prouve toujours le contraire de ce qu’elle veut prouver. Pour nier l’existence de la crise, elle affirme qu’il y a unité, là où existent opposition et contradiction. Elle est donc importante en ce qu’on peut dire : elle prouve que si, en fait, les contradictions qu’elle nie imaginai­rement n’existaient pas, les crises, elles non plus, n’existeraient pas. Mais, en fait, la crise existe, parce que ces contradictions existent. Chaque raison qu’elle avance contre la crise est une contradiction niée par l’imagination, donc une contradiction réelle, donc une raison de la crise. La volonté de nier par l’imagination les contradictions qui, selon un vœu pieux, ne doivent pas exister.

Marx, Théories sur la Plus-Value


La grande crise, la crise catastrophique du capitalisme est en cours, elle devient de plus en plus considérable avec un rythme qui s’accentue d’année en année, de mois en mois, de jour en jour. Cette crise aux proportions gigantesques, une crise mondiale du capitalisme, a-t-elle simplement le caractère d’une crise de surproduction provisoire, c’est-à-dire d’un phénomène transitoire, comme les crises cycliques d’avant-guerre, ou bien un caractère nouveau, un aspect non transitoire et définitif ?

La classe dominante, les magnats de l’industrie, affirment naturellement que la crise est provisoire, qu’elle passera comme les autres. Mais cette classe est obligée d’admettre des réalités gravissimes : à savoir que l’organisation productive, l’équipement industriel, déjà avant l’aggravation du chômage chronique, ne produisaient pas pleinement, c’est-à-dire que beaucoup de machines ne pouvaient pas fonctionner. Le capitalisme reconnaît qu’il limitait déjà la production parce que les possibilités d’absorption du marché ne permettaient pas une augmentation, un développement excessif de la production. Déjà avant la terrible dépression actuelle, le marché ne correspondait plus aux possibilités de développement de l’appareil productif. En reconnaissant ce fait, l’on reconnaît que la crise n’est plus transitoire, mais permanente, puisque les tendances de développement de l’appareil de reproduction trouvent une barrière infranchissable dans l’étroitesse du marché.

Qu’est-ce que tout cela signifie-t-il ?

Cela signifie que la production est arrivée à la limite de ses possibilités de développement sous la domination capitaliste. La tendance à ce développement existe, mais elle est anéantie par le mode d’organisation de l’appareil productif, par les rapports juridiques de la société bourgeoise et les rapports de propriété. Le capitalisme ne peut pas surmonter cette limite, il ne peut pas donner à la société, à l’histoire, une contribution positive, il se révèle être une barrière au développement de la richesse sociale. La tendance au développement du capital constant est un phénomène caractéristique de l’histoire de l’accumulation capitaliste ; mais, si ce développement de l’appareil de reproduction a été possible, cela ne l’a pas été par une qualité particulière du capitalisme, étant donné qu’il ne se serait pas affirmé historique-ment comme un élément de progrès s’il n’avait pas trouvé ses possibilités de croissance dans l’expropriation progressive de l’accumulation pré-capitaliste. En d’autres termes, le développement productif est de ce fait un produit combiné des tendances au développement du capitalisme et des possibilités de prise en charge de l’accumulation primitive.

Quand ces possibilités disparaissent graduellement, lorsque finalement tous les marchés sont saturés, quand l’exportation des capitaux ne trouve plus de base de profit extra-nationale, le capitalisme, enfermé dans une tunique de Nessus, se manifeste clairement tel qu’il a toujours été, c’est-à-dire comme une forme parasitaire qui empêche le développement productif, qui immobilise à un certain plafond les tendances de l’appareil de reproduction qui cesse de se renouveler et de s’accroître…

L’ouvrier Communiste, janvier 1931, La crise mondiale


La désinfection à laquelle nous consacrons quatre-vingt-dix pour cent de notre pauvre travail ne s’achèvera que dans un avenir lointain et se poursuivra bien après nous : elle consiste à combattre l’épidémie qui sévit en tout lieu et en tout temps, partout et toujours dangereuse, celle des réviseurs, modernisateurs, futurologues et autres innovateurs.

Il est inutile et nuisible de spécifier ou personnaliser, de chercher plus ou moins loin le lanceur de bombes bactériologiques ; il s’agit bien plutôt d’isoler le virus et de lui appliquer l’antibiotique que nous nous entêtons à reconnaître dans la continuité de la ligne, la fidélité aux principes, la préférence accordée neuf cent quatre-vingt-dix-neuf fois sur mille au rabâchage catéchistique plutôt qu’à l’aventure de la découverte scientifique nouvelle qui exige des ailes d’aigle et à laquelle n’importe quel moustique se sent appelé par le destin.

Qu’ils s’inquiètent pourtant les frémissants volatiles ! Froidement terre à terre, nous les ramènerons à la modeste hauteur à laquelle il nous est donné de nous élever, nous à qui tout héroïsme et tout romanesque sont interdits, qui nous en tenons à l’ironie plutôt qu’au lyrisme et qui nous voyons parfois tenus de rappeler à l’ordre les gens trop fougueux : ne jouez pas les Phaéton !

Tandis que trop de gens ont l’hystérie du calcul sublime, nous les testons au niveau du boulier et vérifions s’ils savent compter sur les doigts.

Bordiga, Le marxisme des bafouilleurs