« Maintenant que nos lecteurs ont vu se développer la lutte de classe en l’année 1848 sous des formes politiques colossales, il est temps d’approfondir les rapports économiques eux-mêmes sur lesquels se fondent l’existence de la bourgeoisie et sa domination de classe ainsi que l’esclavage des ouvriers.
Nous chercherons à faire un exposé aussi simple et populaire que possible, et sans supposer connues à l’avance les notions les plus élémentaires de l’économie politique. Nous voulons être compréhensible pour les ouvriers. »
« Quelle est donc la loi générale qui détermine la hausse et la baisse du salaire et du profit dans leurs relations réciproques ? Ils sont en rapport inverse. La part du capital, le profit, monte dans la mesure même où la part du travail, baisse, et inversement […] les intérêts du capital et les intérêt du travail salarié sont diamétralement opposés.
Même la situation la plus favorable pour la classe ouvrière, l’accroissement le plus rapide possible du capital, quelque amélioration qu’il apporte à la vie matérielle de l’ouvrier […] profit et salaire sont, après comme avant, en raison inverse l’un de l’autre. […] l’abîme social qui le sépare du capitaliste s’est élargi.
[…] Toute réforme sociale reste une utopie jusqu’au moment où la révolution prolétarienne et la contre-révolution féodale se mesureront par les armes dans une guerre mondiale. » (Karl Marx, Travail salarié et capital)
Avec une introduction de Friedrich Engels, 1891
Traduction : Charles Longuet (1839-1903) et Eduard Bernstein (1850-1932)
Source : http://www.litteratureaudio.com