Septembre 1982 : Massacres capitalistes de Sabra et Chatila…

En riposte révolutionnaire de classe contre toutes les boucheries étatico-religieuses de la valeur d’échange, ce tract – en négation de tous les rackets névrotico-nationalistes de l’aliénation gouvernementaliste – fut immédiatement distribué dans toutes les rues de Paris à plusieurs milliers d’exemplaires… Sur le terrain de la prévision maximaliste, il prenait date à la fois du fait que le Moyen-Orient constitue un abcès dialectique majeur de fixation historique de la crise finale du Capital et de l’impérieuse nécessité communiste de défendre universellement la solution à zéro État contre tous les gangs capitalistes de l’ordre spectaculaire marchand.

J’étais, je suis, je serai !
Rosa Luxemburg, 1919


AU LIBAN COMME AILLEURS…
LE CAPITALISME c’est PARTOUT La BARBARIE…
LA BARBARIE c’est TOUJOURS Le CAPITALISME !

N’en déplaise à tous les chantres d’un monde “libre” qui ne l’a jamais été et n’en déplaise à tous les ténors d’un monde “communiste” qui ne l’est pas davantage, les massacres de palestiniens désarmés à Beyrouth ne constituent pas une horreur accidentelle et extérieure à la civilisation moderne, ils sont, bien au contraire, le résultat nécessaire et logique de cette civilisation mercantile, essentiellement anti-humaine, et de la crise mondiale qui la traverse. Exploitation, déportations, tortures et massacres sont la constante inéluctable de cette civilisation exclusivement basée sur le profit et qui réduit chacun d’entre nous à n’être plus qu’une marchandise, condamnée à vie à produire d’autres marchandises. Depuis son origine, le capitalisme n’a en permanence vécu que de la mort lente ou violente de l’humanité qu’il oblige en fonction de ses intérêts les plus immédiats à n’être que de la chair à travail ou de la chair à canon.
Le problème libanais et les cadavres qu’il draine ne sont pas le fruit du hasard, ils sont un des aboutissements inévitables de l’intensification de multiples contradictions économiques et sociales qui traversent le vieux monde en décomposition. Aujourd’hui, le marché mondial est en voie de saturation, et la guerre économique qui en découle est généralisée puisque l’on assiste à une course effrénée de toutes les économies nationales pour s’accaparer les quelques débouchés subsistants.

Symbole caricatural d’une économie en pleine putréfaction, l’état d’Israël a dû, pour retarder les échéances qui le menacent, se lancer à corps perdu dans la fuite en avant militaire. La pénétration de l’armée israélienne au Liban (en vue de régler “définitivement” la question palestinienne en renforçant du même coup sa mainmise sur les territoires occupés !) est effectivement une méthode éprouvée pour ressouder une communauté nationale de plus en plus tiraillée par les retombées de la crise (en interdisant les grèves par exemple : défense nationale oblige !). Cette intervention est de plus un moyen efficace d’offrir des débouchés à l’économie de ce pays qui en a présentement bien besoin. Ceci dit, l’opération israélienne au Liban, si elle est déterminée par des contingences régionales, est d’abord le résultat des rivalités impérialistes mondiales qui la déterminent fondamentalement. En effet, les USA entendent bien continuer à faire du Proche-Orient une chasse gardée économico-stratégique de premier plan en s’opposant par tous les moyens aux velléités d’incursion des européens et des japonais dans cette contrée du monde. Dans un tel contexte l’objectif numéro un de la Maison Blanche, et de son bras armé israélien, est d’empêcher la réunification politique du Liban qui cherche à se faire avec l’appui diplomatico-financier européen.
L’URSS étant là, de part sa faiblesse économique et militaire endémique, incapable, une fois de plus, d’avoir un jeu impérialiste offensif. Quant aux soi-disant adversaires irréductibles, Israël et la Syrie, ils sont pour l’heure, au-delà d’escarmouches mineures, les meilleurs pions de la pax américana puisqu’ils entendent de concert, l’un au sud l’autre au nord, se partager ce qui reste du Liban. Ainsi, quoi de plus normal que de voir Tel-Aviv et Damas conjointement ravitailler militairement l’Iran avec la manne et l’aval américain alors qu’au même moment, les européens, et d’abord la France, fournissent à l’Irak la partie la plus sophistiquée de son infrastructure militaire.
Dans l’actuelle période de crise économique accélérée, les tensions commerciales deviennent de plus en plus (par pays tiers interposés !) politiques, et donc à terme de plus en plus militaires. Le Proche-Orient n’est pas, là, autre chose que le révélateur effectif des rivalités impérialistes concrètement à l’œuvre dans le champ planétaire contemporain. Et les conflits qui s’y déroulent soulignent avec éclat la tendance historique actuelle : la guerre économique n’est que le prélude obligé de la guerre militaire.
On comprendra donc aisément que, si dans un premier temps Israël a soutenu Gemayel en tant que chef du camp maronite, possible facteur de nouveaux troubles qui auraient ainsi accentué la division et précipité la partition du Liban, dans un second temps il a dû faire disparaître celui qui, en un bref délai, commençait avec succès à réunifier les diverses factions libanaises.
Cependant l’assassinat de Gemayel, contrairement à ce qu’en escomptaient ses auteurs, n’a pas rallumé la poudrière libanaise, et l’ensemble des fractions capitalistes de droite comme de gauche en ont profité pour davantage raffermir l’union sacrée pour la reconstruction nationale. Il fallait donc qu’Israël passe à un stade supérieur, c’est ce qu’il a fait en organisant par l’intermédiaire des mercenaires de Haddad, un massacre susceptible par sa dimension de rediviser éventuellement et durablement l’échiquier libanais…

En paix comme en guerre, le capitalisme démontre, une fois de plus, qu’il est partout et toujours la mort de l’humanité sacrifiée sur l’autel de ses intérêts, et ce non par hasard mais par nécessité.
Non ce n’est pas seulement la volonté de ceux qui dirigent les états qui rend le capitalisme meurtrier. C’est le capitalisme qui par essence est producteur de mort puisque la guerre n’est que la continuation de l’économie, puisque la conquête militaire est le prolongement de l’appétit commercial…

NI DIEUX, NI MAITRES, NI PARTIS, NI SYNDICATS…..
NI NATION, NI PATRIE…….

AUTO-ORGANISATION DU PROLETARIAT POUR LA DESTRUCTION MONDIALE DE LA PRODUCTION MARCHANDE, DU SALARIAT ET DE L’ETAT ! ! !