Guerre de Classe présente… Rendez-vous radical avec l’histoire réelle :
BARCELONE ÉTÉ 37… LES GAUCHES SOCIALO-STALINISTES ET LIBERTAIRES DU CAPITAL ÉCRASENT LE PROLÉTARIAT BARRICADIER… SUR LA DESTRUCTION DE L’ÉTAT ET LA COMMUNISATION…
Intervenants : Sébastien, Marwan et Francis Cousin
C’est ainsi que Napoléon, qui, à l’instar de tous ses contemporains, considérait l’Espagne comme un corps inanimé, éprouva une cruelle surprise en découvrant que si l’État espagnol était mort, la société espagnole, en revanche, débordait de vitalité, et que chacune de ses parties regorgeait de forces de résistance.
Karl Marx, New York Daily Tribune, 19 août 1854
Le 19 juillet 1936, les prolétaires de Barcelone, AVEC LEURS POINGS NUS, écrasèrent l’attaque des bataillons de Franco, ARMÉS JUSQU’AUX DENTS.
Le 4 mai 1937, ces mêmes prolétaires, MUNIS D’ARMES, laissent sur le pavé bien plus de victimes qu’en juillet, lorsqu’ils doivent repousser Franco et c’est le gouvernement antifasciste – comprenant jusqu’aux anarchistes et dont le P.O.U.M. est indirectement solidaire – qui déchaîne la racaille des forces répressives contre les ouvriers.
[…]
La milice ouvrière du 19 juillet est un organisme prolétarien. La « milice prolétarienne » de la semaine suivante est un organisme capitaliste approprié à la situation du moment. Et, pour réaliser son plan contre-révolutionnaire, la Bourgeoisie peut faire appel aux Centristes, aux Socialistes, à la C.N.T., à la F.A.I., au P.O.U.M., qui, tous, font croire aux ouvriers que L’ÉTAT CHANGE DE NATURE LORSQUE LE PERSONNEL QUI LE GÈRE CHANGE DE COULEUR. Dissimulé dans les plis du drapeau rouge, le Capitalisme aiguise patiemment l’épée de la répression qui, le 4 mai, est préparée par toutes les forces qui, le 19 juillet, avaient brisé l’échine de classe du prolétariat espagnol.
Le fils de Noske et de la Constitution de Weimar, c’est Hitler ; le fils de Giolitti et du « contrôle de la production », c’est Mussolini ; le fils du front antifasciste espagnol, des « socialisations », des milices « prolétariennes », c’est le carnage de Barcelone du 4 mai 1937.
BILAN, juin 1937
Quoi qu’il en soit, le jour de la crise et le lendemain, notre seul adversaire, ce sera la masse réactionnaire regroupée autour de la démocratie pure – et c’est ce qu’il ne faut pas, à mon avis, perdre de vue.
Friedrich Engels à Auguste Bebel, 11 décembre 1884
Du mouvement de juillet, nous devons tirer la conclusion que nous devons anéantir les ennemis de la révolution sans pitié. Ne pas l’avoir fait fut une erreur capitale que nous venons de payer chèrement. Cette mission de caractère défensif sera le rôle de la junte révolutionnaire qui doit être inexorable avec les groupements adversaires.
Les amis de Durruti, 12 août 1937
Lorsqu’elle entame l’étape décisive, la révolution attaque une paroi vertigineuse. Si elle s’arrête, elle signe son arrêt de mort. Il lui faut atteindre rapidement tous ses objectifs, sinon les scories matérielles et idéologiques de la vieille société la pourrissent et l’anéantissent. À la première hésitation, tous les intérêts menacés par la révolution, grands, petits ou infimes, toutes les organisations qui s’abreuvent d’une manière ou d’une autre à la mangeoire du capitalisme, des partis ouvertement bourgeois aux partis pseudo-communistes et pseudo-socialistes, tous se concertent pour se dresser contre elle d’autant plus rageusement qu’ils ont couru un plus grave danger. Malheur à la révolution qui s’arrête avant d’avoir complété son parcours et d’avoir liquidé implacablement ses adversaires.
Grandizo Munis, Leçons d’une défaite, promesse de victoire
Ainsi, la situation en Catalogne et dans le reste de l’Espagne, après les journées de mai, est nettement contre-révolutionnaire. Elle tend à s’intégrer dans la situation internationale caractérisée par la préparation rapide de la guerre mondiale. Une nouvelle grande défaite du prolétariat international se consomme actuellement en Espagne. Le mouvement révolutionnaire est réduit à zéro dans tous les pays, et cependant l’accroissement d’exploitation dont est partout victime le prolétariat prépare de nouvelles explosions de la lutte de classes. S’armer pour ces batailles de demain en tirant les enseignements des défaites est notre tâche de révolutionnaires.
Union Communiste, 10 juillet 1937